📣 « L’idée est d’éviter des montagnes d’emballages jetables »

En tant que média à l’écoute des citoyen·ne·s, L’avertY a proposé mi-février aux 10 autres porteuses et porteurs de projets grenoblois présents sur la phase 2 du concours La Fabrique Aviva, “d’écrire une contribution citoyenne sur votre projet, en partant de l’idée de départ, de raconter l’origine et les valeurs qui vous animent”. Marion Scapin a envoyé sa contribution citoyenne pour le projet “dabba” qu’elle porte en duo avec Caroline Laubertie.

Engagée depuis quelques années dans une démarche de consommation plus responsable, je rencontre Caroline en décembre 2019. Elle est en train de développer un projet pour accompagner les entreprises de la restauration afin de limiter les emballages jetables grâce au réemploi et recherche un associé. Le concept me séduit, et le moment est opportun, car je recherche une aventure entrepreneuriale tournée vers le développement durable. Nos compétences complémentaires et l’envie d’avoir un impact positif sur notre territoire nous réunissent, nous décidons de créer ensemble dabba.

Ce qui nous anime au quotidien chez dabba, c’est de construire une solution performante, qui permette d’avoir un impact direct en réduisant les déchets. Nous souhaitons faire du réemploi un bon moment de plaisir et de convivialité tout en travaillant un maximum avec des partenaires locaux. Enfin, on travaille sérieusement mais sans se prendre au sérieux, chez dabba on rigole beaucoup ! 😉

Nous avons lancé un service de consigne à destination de la restauration à emporter. Le concept : pouvoir prendre son repas dans un emballage consigné et éviter les déchets… tout en se régalant ! Le consommateur peut rapporter son contenant vide dans n’importe quel restaurant qui fait partie du réseau. Depuis Juin 2020, nous avons évité près de 12 000 emballages jetables, et 22 restaurants grenoblois sont partenaires. Afin de faciliter la gestion de la consigne et rendre cette action ludique pour les consommateurs, nous sommes en plein développement d’une application mobile, qui verra le jour dans les prochaines semaines (en veillant à en réduire l’impact carbone).

Faciliter le réemploi, c’est aussi accompagner tous types d’acteurs au-delà de la restauration commerciale : le portage de repas à domicile, la restauration collective (scolaire, d’entreprise), les initiatives de la foodtech ou encore la grande distribution. Nous sommes d’ailleurs en train de développer la première station de lavage dédiée aux contenants alimentaires de toutes sortes (bocaux, bacs gastronomes, plateaux,… en verre, inox, céramique, plastique,…) sur le bassin grenoblois. L’idée est de pouvoir laver des milliers de contenants par jour et d’éviter des montagnes d’emballages jetables (on garde nos massifs montagneux, on supprime le massif déchets !)

Notre ambition est d’assurer une présence sur l’ensemble de l’Auvergne-Rhône-Alpes en construisant un réseau de structures locales solidaires qui mutualisent leurs moyens pour aller plus loin ensemble ! Le service est d’ailleurs en train d’être lancé dans les deux Savoies.

Vous pouvez suivre nos actualités sur les réseaux sociaux : Instagram, Facebook, LinkedIn !

Marion Scapin, co-fondatrice de dabba.

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📣 « Les êtres humains sont faits pour avoir des contacts sociaux et coopérer »

En complément du mensuel « Opération “Ghostbusters” sur le campus de Grenoble : comment soutenir les étudiants ? », voici un texte écrit par Christine Cannard, Dr en psychologie et enseignante à l’Université Grenoble Alpes, adressé à tous ses étudiant·e·s. Un message qui se veut plein de bons conseils, à l’image des solutions proposées dans le mensuel.

Je voudrais dans ce contexte remonter le moral de tous les étudiants, remotiver les troupes et rebooster les apprentissages. L’hiver est déjà une période pénible car au lieu d’hiberner comme notre corps le réclame, nous devons nous lever, travailler et rester éveillé alors même que la nuit dure longtemps sur 24h.

N’oubliez pas donc de vous lever, de rythmer votre vie quotidienne, en organisant vos plages de travail mais aussi vos plages de loisir. “Ressortez vos talents” mis de côté peut-être depuis des années (dessin, couture, tricot, puzzle, peinture, musique, mode, théâtre, entraide, défense de l’environnement, cuisine, pâtisserie, danse, …), je vous invite à penser à vous et à autrui, à échanger avec vos voisins différents services (“troc de talents”), voir si les gens vont bien autour de vous et demander ce que vous pouvez faire pour eux, voir si vous allez bien et demander aux autres de vous aider ou juste vous écouter si ce n’est pas le cas.

Gardez le contact avec les délégués ou les autres étudiants, les gestionnaires de scolarité et les enseignants, pour avancer sereinement vers le deuxième semestre qui s’annonce encore bien souvent en distanciel. Appelez les services de santé. N’ayez aucune honte ni scrupule, les êtres humains sont faits pour avoir des contacts sociaux et coopérer.

Si tout est fait pour qu’on reste sur les téléphones, pensez à sortir également. Voir des gens, même masqués, est toujours mieux que de rester enfermé·e, enfoui·e sous sa couette, à faire défiler des images de ceux qui ont tout et des vidéos soi-disantes humoristiques qui ne font que se moquer des uns et des autres. Prenez ce qu’il y a à prendre de bons sur les écrans, mais planifier vos activités car le problème de l’usage des écrans est que la connexion est sans fin, de même toutes les séries télévisées puisqu’un épisode est fait pour en entraîner un autre. Soyez vigilants par rapport à la facilité d’Internet qui vous attire comme une mouche sur du miel. Apprenez à résister.

Pour votre santé, sortez, et pour ceux qui sont en ville, allez dans les parcs et les jardins, baladez-vous dans les allées de fleurs et imprégnez vous des arbres, allez en montagne (30 min autour de Grenoble de tous les côtés, en bus) et respirez la nature, marchez, courez, dansez, sautez, aérez vos neurones et vos poumons, pour anticiper le prochain semestre. Si vous avez un peu de temps, rendez-vous utiles (devoirs scolaires, secours populaires, croix-rouges, restau du cœur, bricolage, aide informatique, associations diverses et variées de toutes vos communes, etc)… Faire du bien aux autres fait du bien à soi.

Pour vos études, regardez en arrière ce qui s’est passé durant le semestre 1, et demandez-vous comment améliorer si besoin votre organisation ou votre fonctionnement face aux cours. Comment donner du sens à ce que vous apprenez, quelles sont vos motivations, et comment mieux appréhender les partiels du printemps. N’attendez pas les résultats des partiels de janvier, ils tardent toujours à venir car on a beaucoup de copies à corriger, dans chaque année d’études, des mémoires et des rapports de stage à lire, puis c’est au tour des gestionnaires de scolarité de saisir toutes les notes, et enfin la tenue des jury… bref, n’attendez pas les résultats pour vous mettre au travail.

Ne vous jugez pas trop sévèrement non plus. Devenir autonome tant dans ses apprentissages que dans ses comportements prend du temps. Devenir psychologue encore plus. N’attendez pas tout de la fac non plus (sauf le diplôme évidemment), apprenez de ce que vous observez autour de vous, de ce que vous lisez ou écoutez. La complexité humaine est tout autour et par conséquent les sciences humaines sociales aussi. Ce n’est pas une orientation par défaut, donc profitez-en pour vous faire plaisir car la psychologie, c’est une science passionnante qui nous permet d’en savoir plus sur l’être humain et ses comportements.

Christine Cannard

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📣 « Ma crainte de faire passer le virus à la personne âgée de 85 ans »

Monica a d’abord réagi au tweet d’appel à témoignages concernant le confinement contre le coronavirus. Relancée par L’avertY, elle a ensuite raconté sa nouvelle journée type de travail auprès d’une personne âgée, “chez qui j’interviens 21 h par semaine, soit trois jours”.

Mercredi, je pars en voiture de SMH [Saint-Martin-d’Hères] pour Grenoble, près de la gare. D’habitude, je fais le trajet en vélo mais le stationnement étant gratuit, merci M. Piolle, j’en profite. D’autant plus que le peu de véhicules n’empêche pas les accidents. Témoin, ma collègue qui, rentrant en vélo du travail, s’est faite renversée par une voiture en tort. 45 jours de “repos” forcé chez elle et trois fractures du bassin.

Bref, je dilue la béchamel pour éviter de penser au pire. Celui-ci étant de refiler mes microbes et autres virus potentiels à la personne chez qui je vais. Je prends le relai à 10 h d’une collègue. Là, je me lave les mains, enfile un masque chirurgical. Ma toubib m’en a donné deux après que je lui ai expliqué mon métier et surtout ma crainte de faire passer le virus à la personne âgée (85 ans) et à risque (problème de poumons). Au passage, elle m’a expliqué que les gants n’étaient pas utiles, le masque si. Mais j’ai eu en prime, la “recette” pour conserver ces masques : alterner journellement les deux masques et les passer au sèche-cheveux très chaud au retour du travail. La chaleur extrême détruirait le virus*. Mais aucun masque à la vente en pharmacie pour nous les aides à domicile.

Donc, de 10 h à 17 h 30, je vais rester avec la dame auprès de qui je travaille. Je vais alterner les occupations très courtes (la dame a une maladie neurodégénérative) : préparer le repas, ranger, noter, parler, servir le repas, accompagner aux toilettes, regarder les infos à la télé, rester à côté d’elle sur le canapé mis en position allongé, faire la lecture, chanter, faire lire. Les jeux sont devenus trop compliqués… Prendre le goûter, faire boire, et expliquer une fois l’heure venue, que je dois partir. Non, je ne l’abandonne pas !

Faire rire, dédramatiser, dire des bêtises, faire des grimaces, etc. Tout cela pour que la dame ne se rende compte de rien. Sortir aussi, un peu, quelques minutes dans le square, tout en ayant au préalable fait mettre les gants, l’écharpe pour le vent, pris les lunettes de soleil, mis la crème sur le visage, pulvérisé les gouttes pour nettoyer le nez, fait prendre ses gouttes homéopathiques. En ai-je oublié ? Et puis surtout être vigilante pour deux, pour que ce fichu virus ne nous touche pas !

En fin de semaine, courses pour ma maman, 88 ans. Le lendemain, samedi, courses pour moi, attente dans la file dehors. Épuisée… Dimanche, repas avec ma mother, vite fait, puis retour chez moi. J’ai l’impression d’avoir dormi tout le week-end.

Car j’ignore si je suis porteuse ou pas du virus. Pas de dépistage à mon niveau. Très peu de dépistages à Grenoble, 70 par jour ?

La semaine dernière j’ai été en mode stress permanent. Du coup, épuisement, respiration saccadée, hypoglycémies, stress…

Cette semaine 2 du confinement, je me sens mieux. Ma toubib m’a rassurée. Je repars, plus sereine. Je me demande qui je pourrais aider autour de moi.

Voilà mon ressenti et mon expérience. Je suis accompagnante éducative et sociale et travaille auprès de personnes âgées depuis plus de 10 ans.

Monica

* Lire ces articles sur la réutilisation de masques :
Masques en tissu : qui peut s’en servir ? (Ça m’intéresse)
Peut-on réutiliser un masque si on le fait chauffer suffisamment ? (Médiacités)

Les autres contributions sur le confinement :
📣 « Si l’enfer c’est l’époque vous n’êtes que Pluton et non Jupiter »
📣 « En cinq jours les enfants ne sont sortis qu’une fois »
📣 « C’est peut-être comme ça que se met en place un système totalitaire »

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Palier en cours à 94% : 850€ brut par mois (mi-temps au Smic).

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