📣 « J’espère que les générations futures auront la même chance que moi »

Jérémie et Michel ont tous les deux participé à l’opération “Décrochons Macron” organisée à Poisat le 3 avril 2019, et partout en France par les militants d’Action Non Violente-COP21. Après avoir été interrogés en garde à vue et perquisitionnés chez eux, comme leurs 8 autres compagnons d’action, ils ont été poursuivis au titre de “refus de prélèvement d’ADN”. Une procédure possible du fait de la qualification de “vol en réunion”. Leur premier objectif est d’interpeler les politiques et la population. Voici les mots qu’ils ont partagé dans le communiqué de presse adressé aux médias.

Michel Desgigot

Michel interviewé par France 3 Alpes.

J’ai 61 ans, je suis marié et père de 2 enfants et je travaille dans l’informatique. Depuis mon plus jeune âge je suis sensible aux idées écologiques avec en particulier des positions anti voiture, anti aviation et contre l’armement atomique.

Mon parcours militant est récent car je n’ai rejoint Alternatiba ANV-COP21 que depuis l’automne 2018. L’évènement déclencheur de mon engagement, dans une ambiance où le niveau d’alerte des scientifiques est monté d’un cran (pointes de températures de plus de 50°C aujourd’hui en Afrique, plus tard en France), c’est la démission de Nicolas Hulot et son appel à se mobiliser. Ma position c’est que la politique actuelle ne permettra absolument pas de résoudre les crises climatiques et de biodiversité, et que l’on commence à entrevoir quelles en peuvent être les conséquences sur la vie en général et les nôtres en particulier.

J’ai participé à l’action “Décrochons Macron” pour montrer au gouvernement que de plus en plus de citoyens sont prêts à se mobiliser et s’exposer afin qu’il pratique un discours de vérité et qu’il engage une politique à la hauteur réelle des enjeux, politique qui passe nécessairement par une redistribution des richesses et par des lois qui vont probablement restreindre notre confort matériel. J’ajoute que ma position est un peu particulière car j’ai eu un simple rappel à la loi sur le délit de “vol en réunion”, mais que je suis poursuivi pour le fait d’avoir refusé de donner mon ADN lors de ma garde à vue. Je conteste en effet que je puisse être fiché sur ce qui s’apparente à un délit d’opinion.

Jérémie Cicéron

Jérémie, interviewé par France Bleu Isère.

Depuis mon adolescence, j’ai toujours été fasciné par la science, par la compréhension de notre monde, par les outils et les machines fantastiques que l’homme est arrivé à mettre au point. J’ai eu la chance de pouvoir faire des études scientifiques, de recevoir des enseignements de grande qualité dans des institutions financées par l’argent public. De plus, j’ai pu faire mes études sans m’endetter, ce qui n’aurait pas été possible dans beaucoup d’autres pays. J’ai donc été formé à intégrer des informations, à les mettre en perspectives, à évaluer la pertinence de solutions techniques à un problème.

Aujourd’hui, je suis docteur en électrotechnique et je m’interroge. Pourquoi continuer à accumuler des connaissances scientifiques dans un monde qui atteindrait 4°C de réchauffement climatique ou plus ? Dans un monde où toutes les grandes régions habitées seront inadaptées à l’agriculture, que deviendra notre civilisation ? Il me semble important que le monde scientifique soit clair sur son rôle face au changement climatique. La technologie ne sera pas le cœur des transitions qui nous attendent et elle sera contre-productive si nous n’y prenons pas garde. Transport ferroviaire, isolation des bâtiments, consommation locale et sobriété, aménagement du territoire sont des outils efficaces pour réduire notre empreinte carbone, et ils ne nécessitent aucun développement technologique.

Nous pouvons bien sûr chercher à améliorer l’efficacité des énergies renouvelables et à réduire leur empreinte. Mais à quoi bon si en même temps, nous continuons à dépenser des milliards pour construire de nouvelles autoroutes ou pour augmenter nos importations d’énergies fossiles non conventionnelles ? Que nous continuons de remplacer des trains par des camions et de ratifier des accords de libre-échange catastrophiques pour l’environnement et le climat ?

J’ai grandi dans une société apaisée et qui m’a beaucoup donné. J’espère que les générations futures auront la même chance que moi. Pour ça, il me semble que ce que je peux faire de plus utile, c’est d’alerter sur notre situation face au réchauffement climatique et de dénoncer l’absence de solutions crédibles apportées par notre gouvernement. Nous avons des solutions, arrêtons de perdre du temps.

Au procès du 4 novembre 2019, le procureur a requis 500 euros d’amende avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré pour le 2 décembre. Affaire à suivre.

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📣 « Je vous invite à développer votre intelligence »

Marc, lecteur de L’avertY, a repéré cet été une théorie intéressante d’un collègue sur l’écologie. Il l’a partagé par mail à L’avertY pour une plus large diffusion. Son auteur grenoblois, Antoine Crosasso, a accepté qu’elle soit diffusée ici. Sa conclusion va vous étonner.

Pourquoi l’écologie échoue à prendre le pouvoir ?

La pensée écologique telle que nous l’abordons semble se heurter à un mur tenace. Adopter un mode de vie écologique, nous l’abordons aujourd’hui sous l’angle de la privation et de l’ascétisme. Le mensonge du mode de vie écologique que l’on nous présente réside d’ailleurs entre autres choses dans une forme de culpabilité vis-à-vis de notre désir de confort.

Comment pouvons-nous encore aujourd’hui pouvoir prétendre à une vie confortable, c’est-à-dire sans manquer de rien et en faisant le moins d’effort et de labeur possible, alors que ce mode de vie menace la planète et la pérennité de notre espèce ? Si certains sont déjà prêts à franchir le pas vers une existence plus modérée, raisonnable et moins gourmande en ressources, comment expliquer que la vaste majorité de nos sociétés ne parvient pas à passer le cap.

D’ailleurs, même parmi ceux qui font des efforts individuels, les initiatives sont largement hétéroclites. Tel individu se contentera du tri sélectif tandis que tel autre poussera plus loin la démarche. Le mode de vie écologique divise parce que nous ne sommes pas tous prêts à faire des efforts ou les mêmes efforts. Et la culpabilisation des comportements anti-écolo ne suffira pas à bâtir une société entièrement dédiée à la préservation de nos écosystèmes, car nous n’aurions bâti qu’une écologie de façade.

Celle-ci est d’ailleurs déjà en partie présente dans les cercles qualifiés de bobo. L’écologie s’est traduite en mode de pensée et en marqueur social, une façade bien éloignée du projet écologique lui-même, où se côtoient les mangeurs de quinoa et les amis qui vous proposent un café bio, commerce équitable et sans gluten dont la boîte traîne fièrement à côté de leur cafetière. Le constat est amer, l’écologie, absolue nécessité, échoue partout à prendre le pouvoir. Je ferais même le constat que nous ne désirons pas devenir écolo. Pour moi-même, une société ascétique privée de confort et accessoirement de viande rouge n’a rien d’excitant d’autant qu’elle nécessiterait des efforts pour une maigre rétribution en plaisir. Car oui nous sommes aussi des homo economicus prenant des décisions en posant un rapport effort engagé et plaisir retiré.

Si nous ne désirons pas faire des efforts, que nous ne désirons pas nous priver de plaisir, ce qui me semble être d’ailleurs légitime, que désirons-nous ? Davantage de plaisir et un minimum d’effort ? En sommes nous souhaitons une société d’abondance où notre plaisir peut s’accroître d’année en année et nous permettre tantôt de gravir une échelle sociale et tantôt de nous distinguer des autres groupes sociaux par la quantité de plaisir dont nous disposons.

Il n’aura échappé à personne que nous sommes parvenus dans nos sociétés occidentales à cette société d’abondance, de gourmandise, d’obésité aussi parfois. Nous avons pour cela trouvé un outil qui remplit parfaitement son rôle : le capitalisme. N’étant pas une fin en soi mais un moyen d’atteindre la société d’abondance que nous recherchons, le capitalisme a rempli son rôle. Le capitalisme et l’industrialisation nous ont procuré toujours plus de biens et d’objets à consommer comme vecteurs de plaisir.

Attardons-nous alors sur nos besoins. On reconnaît couramment que nous exprimons deux sortes de besoins. Des besoins primaires, fondamentaux comme se nourrir, s’habiller, se loger, etc. Et des besoins secondaires qui accroissent davantage notre plaisir et dans notre société d’abondance servent également à définir notre rang social. Le riche étant celui qui par définition peut répondre à tous ses besoins secondaires y compris les plus fous.

Dès lors, dans notre société d’abondance une valeur s’est imposée : la valeur d’un individu se mesure à sa capacité à accumuler des objets et donc des plaisirs. Votre valeur individuelle étant dictée par état, vous souhaiterez accumuler toujours plus d’objets pour gravir les échelons ou vous démarquer de vos semblables pour construire votre identité. En effet, s’il existe un besoin de rivalité entre les hommes, c’est bien pour construire une identité.

Thorstein Veblen résumait cet état dans nos sociétés d’abondance comme suit : “On aura beau distribuer avec largesse, égalité et justice, jamais aucun accroissement de la richesse sociale n’approchera du point de rassasiement, tant il est vrai que le désir de tout un chacun est de l’emporter sur tous les autres.”

Construire son identité, être unique, relève donc de la rivalité avec l’autre. Se pose alors le paradigme suivant : nous désirons vivre dans une société d’abondance, pas seulement pour notre confort mais également pour construire notre identité en accroissant notre valeur individuelle par rapport à nos semblables.

Nous en venons alors à croiser enfin le chemin de l’écologie. Si nous accumulons tous plus d’objets pour nous définir et mesurer notre valeur individuelle, notre corne d’abondance basée sur des ressources finies, limitées et rares, va finir par se percer. Les ressources vont manquer aboutissant à l’état d’urgence climatique que nous connaissons aujourd’hui. “Changeons de paradigme”, criera alors quelqu’un au fond de la salle. L’intéressé recevra alors un vif revers du plat de la main accompagné d’un cinglant : “On est pas là pour proposer des utopies troglodytes.”

En revanche, changer la ressource nécessaire à la continuité de ce paradigme semble une solution nettement plus séduisante. Quelle ressource existe sur Terre en quantité illimitée, accessible partout et pour tous ? Vous voyez venir ma réponse : l’intelligence. L’intelligence est non seulement une ressource illimitée, mais elle présente également l’avantage de ne générer que des échanges à somme positive. Expliquons. Dans un échange économique traditionnel, lorsque je cède un bien (ou de la monnaie) contre un autre, je gagne le bénéfice d’un bien au détriment d’un autre, l’échange est nul.

En matière d’intelligence, l’équation est différente. Lorsque je partage mon savoir avec un autre individu et que celui-ci fait de même, nous ressortons tous deux de l’échange avec notre propre savoir, celui de notre partenaire et nous nous sommes même enrichi d’une synthèse des deux. Dès lors, si nous devenons capables de changer notre société pour que la valeur d’un individu se mesure à son intelligence plutôt qu’aux biens accumulés, alors nos besoins en objets vont de facto diminuer.

Il serait faux de penser que nous ne pouvons plus vivre dans une société d’abondance parce que les ressources sont limitées. Si nous avons moins de besoins matériels à assouvir, nous n’aurons pas l’impression d’être des ascètes et nous penseront donc que nous vivons toujours dans une société d’abondance, tant matérielle qu’intellectuelle. L’abondance sera une abondance d’intelligence et nous développerons davantage de liens sociaux, de clientélisme intellectuel avec nos semblables car nous seront gagnants dans tous nos échanges.

Pour conclure sur une note pleine d’espoir, je vous dirais que cette société de l’abondance intellectuelle n’est pas si éloignée. Car notre désir de savoir, et notre désir d’être reconnu comme intelligent par nos semblables est bien ancré. Le pas à franchir pour faire de l’intelligence la valeur de mesure d’un individu est donc toute proche. Pour s’en rendre compte il suffit de signifier très sérieusement à quelqu’un, “tu es très très con”. Il y a de fortes chances pour que vous déclenchiez une vive émotion chez cet interlocuteur tant il désirait secrètement que vous le considériez comme intelligent.

Vous l’aurez compris, pour devenir écolo cessez d’acheter du quinoa et commencez par dire à vos proches qu’ils sont cons. Vous pouvez aussi reconnaître leur intelligence ou leur savoir, cela devrait les encourager à continuer dans la même direction.

Je vous invite donc très sérieusement à développer votre intelligence et surtout à rester attentif à toute personne qui vous fera comprendre que vous êtes con.

Antoine Crosasso, grenoblois.

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📣 « Monsieur Blanquer, renoncez »

Une abonnée de L’avertY, professeure dans un collège, a écrit une lettre ouverte au ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, dans laquelle elle livre son opinion et son ressenti sur les réformes en cours. D’abord publiée sur Facebook, elle accepte que la lettre soit relayée sur L’avertY.

Monsieur Blanquer,

Je ne sais plus si j’ai déjà pris la plume pour vous parler comme je l’ai fait avec vos prédécesseurs. Mais voilà, il faut à un moment arrêter de penser que vous avez la solution. Les arguments d’autorité “je suis ministre donc j’ai raison” (copié sur monsieur Macron et son “je suis président donc j’ai raison”) ne sont pas possibles. Nos élèves n’y croient pas quand on les essaye (“je suis prof donc j’ai raison”). C’est pénible mais ça nous oblige à asseoir notre autorité sur des arguments solides. Qui les rassurent autant que nous. Donc, disais-je, les arguments d’autorité sont dépassés dans une société qui réfléchit. Qui a accès à l’éducation et aux savoirs.

Mais vos réformes sont bien une attaque envers ces idées d’accès à tou·te·s. Elles ne vont pas avec le néolibéralisme et l’autoritarisme voulus par votre parti et votre gouvernement. Alors quelle est votre recette ?

D’abord, essayer de brosser les profs dans le sens du poil en promettant des augmentations de salaire. Spoiler alert : en nous obligeant à prendre une deuxième heure supplémentaire, ce n’est pas une augmentation de salaire, juste du temps de travail.

Ensuite, des réformes qui font bien libérales comme la réforme du lycée. Sous couvert de permettre aux élèves de choisir entre des options et non plus des cursus (pourquoi pas dans l’idée), il s’agit surtout de sabrer des postes : philo, sciences techniques, langues…

Les premiers choix sont tombés : les élèves choisissent maths, physique-chimie et svt. Soit la filière S qui est demandée par les écoles de Parcoursup qui, cette année encore, a broyé des avenirs par centaines. Sauf que, vous l’avez dit, notamment sur France Inter, les maths seront très poussées. D’un niveau plus élevé que l’actuel. Une bonne partie des élèves va donc échouer en maths (contrôle continu) sans avoir les ressources ailleurs pour remonter… et donc n’aura pas son orientation en terminale. 
Mais l’important est là : moins de profs.

Il faut aussi rassurer la droite conservatrice : programmes centrés sur “les savoirs fondamentaux”, la dictée plus régulière ou la tenue vestimentaire des profs. De la poudre aux yeux car jamais une tenue ou un drapeau n’a fait autorité. Une autorité ne peut exister qu’avec des gens formés et compétents. Qui seront respectés par les parents, les enfants, les directions et administrations…. et le ministère. Mais bon, ça voudrait dire mettre des moyens, envoyer des profs en formation donc pas devant les élèves (pas très productif et donc libéral-friendly) et écouter ces gens pour faire des réformes. Donc non.

Parce que, Monsieur le ministre, je sais que vous avez deux missions : réduire les coûts et mettre au pas l’Éducation nationale.

Réduire les coûts, ça veut dire sabrer les postes existants, rendre la formation des jeunes profs complexe (master + concours + mémoire + séance filmée avec analyse + partiels…), engager un maximum de contractuel·le·s. Des gens qu’on peut déplacer à l’envie, rarement syndicalisé·e·s, qui se forment sur le tas et dont une part sera détruite par l’Éducation nationale et/ou le métier car pas ou peu préparé·e·s. Et mettre les profs au taf sur leurs vacances qui sont franchement des glandu·e·s et qui n’ont pas besoin de vacances après six semaines devant des élèves. Beaucoup de mes collègues pensent à partir. Pas parce qu’ils en ont assez des élèves mais pour tout le reste…

Pour mettre au pas l’Éducation nationale, et bien finalement, c’est la même chose. Nous empêcher de pouvoir parler librement de l’institution (#PasdeVague) par l’article 1 de la loi. Ce qui est le plus important finalement… Des collègues ont déjà été inquiété·e·s. Faire partir les profs titulaires, celles et ceux qui ont été formé·e·s, qui comprennent les tenants et les aboutissants, qui peuvent se rebeller, qui font grève… Engager des contractuel·le·s corvéables.

Les élèves dans tout ça ? On en parle beaucoup mais au fond, ce n’est pas le cœur de vos réformes. Ils doivent coûter moins cher eux aussi : filières pros plus sélectives car sans assez de place, beaucoup d’élèves par classe (45 sera sûrement bientôt la norme), une élite qui aura accès à maths/sciences, Parcoursup qui empêche un certain nombre d’accéder aux études supérieures…. et qui vont donc grossir les rangs des chômeur·euse·s qui ont juste un bac en poche et qui galèrent…

L’avenir s’annonce bien sombre pour tout le monde. L’Éducation nationale, les enfants, la démocratie.

Alors Monsieur Blanquer, renoncez. Acceptez d’avoir eu tort. À moins que ce ne soit réellement le monde que vous voulez et alors vous nous trouverez. On sera là. Même si vous ne le voulez pas, nous on sera là.

Judith, professeure dans un collège.

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