📣 « Soutenir cette proposition pour que le référendum ait lieu »

Etienne Ciapin, sociologue grenoblois et syndicaliste à Solidaires Isère, a décidé d’envoyer un mail “une conviction à partager et une modeste proposition d’agir” à ses contacts concernant la privatisation en cours des aéroports de Paris et la pétition officielle permettant l’organisation d’un référendum à condition de réunir 10% des inscrits des listes électorales françaises. Il a accepté que L’avertY le publie pour un plus large public, comme contribution citoyenne.

Etienne Ciapin (image fournie par mail).

Chères toutes et chers tous,

Je vous écris ce court e-mail pour partager avec vous une conviction, et vous proposer d’agir dès maintenant si vous le souhaitez (un dimanche après-midi de canicule, c’est le moment idéal pour ce qui suit).

Au terme d’une lutte administrative et institutionnelle, la procédure pour récolter les signatures nécessaires pour qu’ai lieu un référendum national sur le “caractère de service public national de l’exploitation des aérodromes de Paris” est désormais ouverte, au grand dam de Macron et de Vinci qui comptait bien rafler la mise en privatisant sans réaction l’ADP comme auparavant l’ont été les autoroutes, France Télécom et nombre d’entités, avec les conséquences qu’on connait pour les usagers devenant clients, et les seuls bénéfices pour les poches des actionnaires.

Protéger les aéroports de Paris contre cette privatisation est en soi une bataille, or, dans le contexte actuel, ce rapport de force prend des dimensions bien plus importantes : dans un pays où les services publics sont confrontés au manque de moyens et sont de plus en plus incapables de fournir un service de qualité, dans un pays où la loi du marché s’infiltre dans tous les domaines, dans un pays où le monarque républicain refuse les revendications de référendums plus réguliers (et après que celui de 2005 ait été dénaturé par la petite porte) et matraque et mutile impunément la contestation tout en supprimant l’ISF, en attaquant les droits au chômages, en continuant la casse des services publics, dans un pays où la richesse annuelle est quatre fois plus importante que dans les années 80 mais où le nombre de pauvres et de précaires augmente constamment, sans parler des burn-out et autres symptômes du capitalisme avancé : dans ce contexte, ce référendum cristallise les exigences démocratiques et sociales qui sont les grandes absentes de la vie politique dégradée de notre pays. Il est aussi une occasion en or d’un moment collectif qui ne dépende pas d’une élection classique avec ses têtes de gondole, une revitalisation du débat politique et une victoire sans aucun doute contre le principe même des privatisations dans tous les domaines, une affirmation positive d’un autre modèle de société et de réussite.

Vous connaissez mon engagement syndical et social. Je suis attaché à un modèle où ce n’est pas son origine sociale ni la quantité d’argent que chacun a dans la poche qui doivent conditionner le bien vivre. Je crois aussi que chacun·e est légitime pour décider, et insatisfait que notre quotidien nous fasse plus client-consommateur que citoyen.

Ce que je veux vous proposer – si ce n’est pas déjà fait, et puis vous en entendrez parler par ailleurs – c’est d’ores et déjà de soutenir cette proposition pour que le référendum ait lieu, en vous rendant sur ce lien, muni de votre carte d’identité. Cela prend deux minutes, et puisqu’il faut rassembler 4,7 millions de signataire, de partager cette information, d’en parler de visu aussi, internet ne remplaçant jamais la parole et l’échange direct.

Je vous conseille aussi ces articles plus construits, qui exposent les enjeux de cette campagne qui s’ouvre :
Aéroports de Paris, petites concessions entre amis, par Le Monde Diplomatique.
Aéroports de Paris, peut-on privatiser la première frontière de la France ?, par Bastamag.

Il existe un compteur mis en place par des citoyens, puisque le gouvernement ne souhaites pas créer un tel outil, déjà 431 470 enregistrés à l’heure où j’écris ce mail, soit 9,15% de l’objectif : https://www.adprip.fr/

Etienne Ciapin, sociologue, syndicaliste à Solidaires Isère.

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📣 « Elle me dit que j’ai été radié »

Un lecteur de L’avertY a été empêché de son droit de vote pour l’élection européenne du 26 mai 2019 au gymnase Alphonse Daudet à Grenoble. Voici son récit, partagé initialement sur Facebook.

Votez, disaient-ils ? Encore faut-il pouvoir le faire ! Je décide d’aller faire mon devoir de citoyen et me dirige vers mon bureau de vote. Je prends les différentes listes qui sont à disposition (il en manque beaucoup), je mets mon choix dans l’enveloppe et me dirige vers le bureau qui est indiqué sur ma carte électoral. À l’annonce de mon nom, j’entends la préposée me dire que je n’existe pas sur la liste (je vote dans ce bureau depuis 6 ans).

Une responsable de bureau de vote prend son téléphone pour appeler je ne sais pas qui et elle me dit que j’ai été radié. Soit disant qu’il y a eu un bug informatique dans le regroupement des listes au niveau européen ? Quelle n’est pas ma surprise ! Cette responsable me dit alors qu’il faut que j’aille à l’Hôtel de ville puis au tribunal d’instance pour récupérer mes droits de vote. Apparemment, je ne serais pas le seul sur ce bureau, alors combien au niveau national ? De qui se moque t-on ? Vive la France !

Christian Lebert, citoyen grenoblois.

Pour aller plus loin : article de LCI.

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📣 « Nous pensons que ce projet est complètement fou »

L’avertY a rencontré l’association Neyrpic autrement, lors d’une conférence de presse, afin de proposer aux membres d’exprimer leur point de vue citoyen sur le projet de centre commercial à Saint-Martin-d’Hères. C’est Elisabeth Letz qui s’est exprimé sur le sujet, elle milite contre le projet actuel depuis une décennie.

En février 2008 (mais ça avait déjà commencé avant), le promoteur Maurice Bansay de la société Apsys signe avec Territoires 38 (propriétaire de 4,5 ha sur le territoire de Saint-Martin-d’Hères) une promesse de vente, sous réserve de l’obtention du permis de construire son projet de centre commercial. Ce permis qui devra être purgé de tout recours.

Avec quelques autres, nous pensons que ce projet est complètement fou, n’a aucun intérêt pour les Martinérois et que les élus majoritaires sont irresponsables de défendre un tel projet. En effet, amener une telle clientèle supplémentaire sur l’avenue Péri, déjà saturée, augmenterait les difficultés de circulation et la pollution de l’air déjà forte à cet endroit. Et la marchandise de ces boutiques et restaurants viendrait probablement de Chine avec des transports insupportables pour la planète.

Qu’est-ce que signifie ce projet ? Que les élus ne considèrent les citoyens que comme des consommateurs ? Que pour eux le territoire de la commune a pour seule vocation de rapporter de l’argent ? Mais pour quoi faire ? Ils n’en savent rien, pas plus que ce qu’ils auraient pu faire d’autre de ce site qui était qualifié dans le SDAU, ancêtre du SCOT, d’espace stratégique à vocation innovation, ce qui était incompatible avec un centre commercial. Cela leur a été rappelé plusieurs fois par le Préfet.

Plus de 10 ans après, le premier permis de construire qui démolissait les bâtiments existants vient d’être purgé de tout recours. Le pourvoi en cassation ayant été rejeté par le Conseil d’Etat, la friche industrielle est toujours là. Et un deuxième permis de construire que la ville a donné au promoteur, après une enquête publique désastreuse, fait à nouveau l’objet de recours. La ville et le promoteur s’entêtent sur leur projet de centre commercial sans même se rendre compte que nous ne sommes plus dans les années 70… La ville de SMH est dirigée par des communistes depuis 75 ans, qui n’ont toujours pas réussi à faire un centre-ville et voudraient en obérer la dernière opportunité. Car un centre commercial entièrement bétonné et fermé sur lui-même ne fera jamais un centre-ville, pas plus que le “nouveau centre-ville” à côté duquel on a installé un Leclerc, pas plus que la ZAC centre qui ne compte que des logements, pas plus que la ZAC Brun…

Lorsque l’enquête publique a démarré, fin novembre 2017, la ville s’est bien gardée de le faire savoir aux habitants et je me demande vraiment pourquoi : s’ils sont si fiers de leur projet pourquoi le cachent-ils ? Au lieu de ça, ils ont apposé deux grands panneaux sur le site annonçant “ouverture en 2020” : depuis plus de 10 ans, l’ouverture est annoncée dans 3 ans. Le maire a ensuite annoncé la pose de la première pierre, alors que le promoteur n’a toujours pas acheté le terrain. Nous avions essayé de faire savoir l’existence de cette enquête publique à laquelle plus de 200 personnes ont donné un avis défavorable argumenté avec des propositions qui vont nous servir de base pour travailler à l’élaboration d’un projet alternatif, avec tous ceux qui sont concernés : habitants, associations, entrepreneurs, commerçants, universitaires, acteurs culturels, etc.

La situation évolue : en réponse à l’article où nous dénoncions le mensonge de cette annonce d’ouverture, voulant faire croire à tout le monde que les choses étaient enclenchées, le maire a fini par dire qu’il ferait tout ce qu’il pourrait avec le promoteur pour que le projet se fasse. Il n’est donc plus si sûr.

Et puis le lendemain, lors de la marche pour le climat et la justice sociale, le projet Neyrpic a été hué par plus de 10 000 personnes. Notre action commence à être connue en dehors de Saint-Martin-d’Hères et cela lui donne une autre dimension, celle de la zone de chalandise du centre commercial était de 600 000 habitants.

Elisabeth Letz, membre de l’association Neyrpic autrement et habitante de Saint-Martin-d’Hères depuis 33 ans.

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