📣 « Au-delà des soucis de chacun, j’y sens une forme certaine de plaisir à vivre ensemble »

De Shanghai à Paris, de Paris à Grenoble et de Grenoble à Saint-Égrève, chaque ville est divisible en quartier. On habite d’abord son quartier avant sa ville. Le quartier est une extension de son domicile. On est tous « d’un quartier » — tranquille, ou bruyant, paisible ou « trop vivant ». On le vante ou on le critique. On l’aime ou, à l’extrême, on le fuit.

Ainsi, comme tout le monde, j’ai mon quartier. Et j’ai de la chance, il est plutôt sympa, mon quartier. Il a même ses sous-quartiers. Pas des quartiers moins bien, des mini-quartiers aux séparations bien claires, mais pourtant très aisément franchissables.

Je vis dans ce quartier depuis vingt ans. Il est « écolo» ! Entouré de verdure, ramifié en petits chemins plus ou moins champêtres, comme en rues très passantes, selon les sous-quartiers que je citais plus haut, mais toujours assez unis. Et même si beaucoup de familles en vingt ans ont pu bouger, il lui reste l’unité de sa structure et celle de quelques « piliers » qui en font le parfait soutènement.

De mon quartier (qui avait encore, il y a peu, son association), distrayant parce que varié dans son habitat aux populations mélangées, où s’y promener « change les idées », je reviens à ma rue, là où j’ai mon « chez moi ». Et de ce chez moi, je vois passer les autres, qui sortent de « chez eux », ou y reviennent. Devant chez moi, c’est le chemin — la rue, plutôt — qui mène le plus de gens, de chez eux à l’arrêt du tramway, au point où l’on quitte le quartier. Et de cet arrêt de tramway, on contemple le quartier à son entrée ouest. Sa gaieté urbanistique laisse l’idée qu’on aura bien du plaisir à y revenir le soir. Si ce quartier est très mélangé, il l’est aussi dans les différents âges de sa population où la jeunesse côtoie les aînés, où tous les âges de la vie cheminent dans une cohabitation sereine. Au-delà des soucis de chacun, j’y sens une forme globale certaine de plaisir à vivre ensemble, hormis les rares misanthropes, pour rester dans le vrai de vrai de la vie d’un quartier.

Pour conclure, de ce grand village qu’est mon quartier, je dirais qu’il est le quartier de la vie, auquel seul manquerait un petit marché qui en ferait un vrai village. Et si le Monde Gronde, le petit nôtre, avec ses montagnes tout autour, ne le laisse pas y faire un de ses quartiers. La paix soit du quartier.

Les chemins de RĂ©ciCourt

RéciCourt (pseudo), bibliotechnicien et jeune sexagénaire, habite dans le quartier de Rochepleine à Saint-Égrève. Il a rencontré L’avertY lors du Rendez-vous de l’image organisé chaque année par la Maison de l’Image. Après quelques échanges, il a rapidement accepté de proposer une contribution écrite. Un exercice qu’il apprécie tout particulièrement.

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Auteur/autrice : Rédaction de L'avertY

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