L’odyssée d’Olivier : L’Elbe cool.
Interview réalisée le 22 août.
Après une visite de Berlin sur deux journées complètes, Olivier est reparti pour suivre l’Elbe, une rivière dans l’Est de l’Allemagne, qu’il a particulièrement apprécié, loin du bruit de la capitale. Déjà, la République Tchèque montre le bout de son nez ! Mais avant de quitter ce pays marqué par l’histoire, Olivier a décidé de s’accorder une nouvelle étape sur son itinéraire, à Dresde, une ville de 500 000 habitants.
Épisodes précédents…
#0 (Re)-lire l’interview d’Olivier au départ fictif à Grenoble
#1 Passer le cap
#2 Fuir les moustiques
#3 Mer fraîche, feux de forêts
#4 2000 km, le bilan du premiers mois
#5 Un rythme à deux
Pourquoi avoir choisi la ville de Dresde pour t’arrêter ?
On m’a dit que c’était une belle ville. Je ne connaissais pas plus que ça avant d’arriver. Je me suis renseigné un tout petit peu, hier et avant-hier, pour voir ce qu’il y avait d’intéressant. D’autant plus que je suis en “retard de pause”, en avance par rapport au planning prévu. Je veux bien profiter des endroits où je passe.
Tu as passé la journée d’aujourd’hui à visiter la ville, c’est comment du coup ?
La ville est très sympa. Beaucoup plus calme qu’à Berlin. C’était sympa de me balader dans les rues piétonnes. Ce qui est particulier à Dresde, c’est que la ville a été détruite intégralement par les bombardements en 1945. La plupart des bâtiments anciens ont été reconstruits à l’identique. Les vieux bâtiments ont été remis en état.
Ce matin, j’ai visité des églises. Trois grandes églises : la cathédrale catholique et deux églises protestantes, très belles avec des styles très différents. Il y en avait une très sobre, une autre pleine de dorures. J’ai apprécié les atmosphères différentes dans chacune. Cette après-midi, je suis allé dans un double musée, dans un grand château. L’un sur les techniques des mathématiques et de la physique, surtout sur les mesures de temps. Il y a des globes terrestres, des vieilles horloges, des sextants, des outils du 17ème siècle. L’autre musée est plus peintures classiques, et un peu de sculpture, avec des peintres de toute l’Europe : des Italiens, des Néerlandais, des Français. Le château a été restauré dans un super bon état. Les pierres sont un peu grises, un peu noires, mais on sent qu’il a été bien restauré, bien entretenu. C’est un beau château. Il a un style assez particulier, vu qu’il date du 17ème siècle. Il est bien mis en valeur.
Depuis le début de ton voyage, tu rencontres des personnes ici ou là. Après plusieurs semaines, tu as revu Richard, cycliste berlinois, et vous avez passé la soirée ensemble. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Je l’avais rencontré sur le bateau en Norvège, le dernier que j’ai pris. On était chacun avec notre sacoche de guidon de vélo. C’était assez caractéristique sur le bateau. Il y avait les gens qui étaient là pour le bateau et les cyclistes qui avaient chacun leurs sacoches en bandoulières. J’ai repéré comme ça cinq, six cyclistes. Lui, il est descendu du bateau plus tôt pour aller jusqu’au Cap Nord à vélo. Il a pris 6 mois de congé sabbatiques. Il est arrivé là-bas 3 ou 4 jours après moi, mais il est redescendu en passant par la Finlande. Il a repris un bateau pour revenir en Suède, pour refaire un petit bout de vélo, et il a pris ensuite plus ou moins le même itinéraire que moi. Il a bien roulé aussi. Il m’avait laissé ses coordonnées en me disant : “quand tu passes à Berlin, tu m’appelles”.
Du coup, on a passé la dernière soirée à Berlin ensemble. Il m’a donné rendez-vous pas très loin de chez lui. Il m’a emmené dans un petit lac. On a fait 10 minutes, un quart d’heure de vélo pour y aller. Lui y va régulièrement se baigner pour se détendre après le boulot. C’est un lieu où les gens du coin, du quartier, vont, mais pas les touristes. Juste à côté de ce lac, on est monté sur une petite colline à pied, qui permet d’avoir une vue assez sympa sur Berlin, à l’écart du centre-ville. Il y avait un peu de monde là-haut, mais c’est surtout des gens locaux qui viennent à priori. Le soleil s’est couché assez vite. On s’est fait la remarque ensemble qu’on s’était habitué au soleil de minuit quand on était en Norvège. Ensuite, on est redescendu pour manger dans un restaurant indien à côté de chez lui.
Est-ce que tu es rassasié de ton parcours en Allemagne, finalement assez rapide par rapport à la Suède ?
Je suis assez content de ce que j’ai vu en Allemagne. C’était plus varié que ce que j’ai vu en Suède, dans le sens où je suis passé dans des grandes villes, à Berlin, à Dresde. Je suis aussi passé dans des tout petits villages. J’ai fait du vélo dans des champs, dans la forêt. J’ai l’impression d’avoir vu des endroits assez variés de l’Allemagne. C’était la partie “Allemagne de l’Est” que je ne connaissais pas. Je suis content aussi que ça ne dure pas trop longtemps, pour que je ne me lasse pas comme en Suède. Je vais aller me balader dans un Parc national, mais je crois qu’il me reste que 50 km en Allemagne. Dans la réflexion que je me faisais, j’aurais dû mieux travailler l’Allemand à l’école, parce que ça manque un peu. J’arrive à baragouiner deux trois mots. Sinon, il y a pas mal de personnes qui parlent Anglais.
Est-ce que l’Elbe t’a fait pensé à la ViaRhôna ?
Je n’ai pas du tout senti le parallèle. Sur le Rhône, c’était bien plus aménagé. Il y avait plus de digues, de barrages, d’installation. Là, j’ai trouvé la rivière plus sauvage. Je n’ai pas vu de bateau. Sur le Rhône, il y a pas mal de péniches. Sur l’Elbe, c’est l’ambiance petite rivière qui coule de village en village. Qui fait beaucoup de méandres. L’itinéraire suit, donc ça fait de la distance. Le Rhône, c’est beaucoup plus rectiligne. On avance tout droit le long des digues.
Chaque semaine, L’avertY propose à Olivier de commenter certaines de ses photos prises durant le trajet. Quel est le contexte de la photo ? Quelles anecdotes ? Pourquoi ces choix-là de photos ?
N°15 Le château de Neuhirschstein
« Je suis allé le voir de plus prêt. J’ai quitté l’itinéraire pour trouver un endroit pour manger à midi. J’étais au bord de la forêt dans un endroit très au calme. Je suis allé faire un tour vers ce château qui surplombe l’Elbe. Il y avait cette petite place, où il y a une petite allée en pavé, des zones d’herbes, des fontaines, des fleurs. Au bout de la rue, il n’y avait quasiment personne qui passait par là. Une belle atmosphère. Je n’ai pas réussi à savoir si le château était habité, ou pas. J’ai pu faire le tour. »
N°16 et 16 bis Au bord de l’Elbe
« L’Elbe est la rivière que j’ai rejointe il y a 4 jours. Il y a un itinéraire cyclable qui longe l’Elbe sur toute la longueur. Je suis le long de la rivière en permanence. Des fois ça s’écarte un peu. Quand je vois des choses sympas, qui me plaisent aux yeux, dans ces cas-là, j’ai envie de m’arrêter prendre une photo. Quand un élément ressort. Sur ce petit village, il y avait un très beau reflet, bien dégagé, une belle lumière. Et puis un peu la même chose sur ce banc isolé. Tout le long de l’itinéraire, il y a régulièrement des zones aménagées pour les cyclistes. Ce petit banc, c’est l’occasion de faire une pause sympa le long de la rivière. Il y avait un peu soleil. Une ambiance qui me plaisait bien et assez caractéristique de ce que j’ai pu voir ces derniers jours le long de l’Elbe. »
Encouragez Olivier à parcourir les kilomètres restants en envoyant des questions, commentaires, mots sympas à ludovic.chataing@laverty.fr. D’autres photos disponibles sur son blog.
Propos recueillis et mise en page par Ludovic Chataing.
Photos Olivier Letz.