L’avertY a reçu cette note de la part de Georges Oudjaoudi, Martinérois et conseiller métropolitain, qui rend hommage à son concitoyen Jean-Yves Guéraud, décédé le 23 septembre 2021 à l’âge de 77 ans. Vous pouvez si vous le souhaitez ajouter votre hommage au sien sur cette page en envoyant votre texte à redaction@laverty.fr.
“Jean Yves a toujours été un Martinérois épris de sa ville et un passionné des transports en commun. Il était parmi les fondateurs de l’ADTC et a su avec compétence, passion, pugnacité et … efficacité contribuer au développement de nos transports sur l’agglomération grenobloise et à leur amélioration. Depuis plus de 30 ans il a accompagné aussi toutes les batailles pour l’émancipation de notre ville. Il était actif pendant la dernière campagne municipale et a été l’artisan de nos propositions concernant les mobilités.
Il était d’une grande humilité et ne laissait rien entrevoir de la maladie qui l’a frappée. Sans toi ce sera plus difficile, mais nous n’abandonnerons pas tes combats.”
Georges Oudjaoudi, conseiller municipal à Saint-Martin-d’Hères.
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Hier, le ministre de l’Éducation nationale a fait paraître un décret interdisant l’écriture inclusive à l’école. Me voilà officiellement hors-la-loi. Car oui, j’utilise l’écriture inclusive en classe depuis 3 ou 4 ans environ.
Pourquoi donc ? Et bien parce que j’en ai assez de cette langue sexiste où le masculin l’emporte sur le féminin. Donc de la même manière que je dis « bonjour à toutes et à tous », que j’ai remplacé « droits de l’homme » par « droits humains », que j’essaye d’utiliser un maximum de tournures qui ne m’obligent pas à dire le féminin et le masculin (les exploitations agricoles plutôt que les agriculteur·trice·s), que je suis une professeure ou une enseignante, j’utilise l’écriture inclusive en classe.
Comment je fais ? Je l’explique en début d’année quand j’écris un titre où elle va se retrouver et quand j’écris un mot au tableau. Voilà. Libre aux élèves de recopier ou non ainsi. Je leur précise toujours que ce n’est pas obligatoire. Ah si, l’écriture inclusive se retrouvera dans mes cours tapés et mis en ligne. En vrai, elle n’est que peu présente.
Alors quand je lis dans la presse que je mets en péril la scolarité de milliards d’élèves qui ne sauront plus écrire le français, ça me fait doucement rigoler et puis finalement, ça m’énerve. Ce qui m’énerve surtout, c’est l’hypocrisie. Sous prétexte que c’est compliqué pour les dyslexiques (ce que je peux comprendre, mais encore une fois, je ne l’impose pas), on interdit une évolution égalitaire de la langue. Quand on sait le parcours du combattant pour les familles de dyslexiques pour obtenir un rendez-vous et la reconnaissance, quand on sait l’absence de moyens (pas assez d’assistant·e de vie scolaire, pas assez d’ordinateurs, pas de possibilité d’avoir un tiers-temps dans les contrôles réguliers, …) et quand on sait combien l’Éducation nationale se moque des troubles de l’apprentissage et nous laisse nous dépatouiller chaque jour face à ça, écoutez, oui, finalement, je suis en colère.
En colère et en même temps, pas dupe. Pourquoi cette polémique, là, maintenant ? Parce que les autotests arrivent seulement dans les établissements et pas en nombres suffisants. En ce moment, les établissements doivent règlementer l’accès aux autotests avec des personnes prioritaires, puis moins prioritaires, etc. Donc des lycéen·ne·s qui se testent dans 10 jours ? LOL. Non. Cela n’arrivera pas. Parce que la réalité, c’est qu’encore une fois, notre ministère ne protège ni les enfants ni les adultes des établissements. Mais, il ne faut pas le dire. Donc polémiquons plutôt sur l’écriture inclusive, grand péril du monde et de la civilisation. Rappelez-vous que quand on accusait le ministère de la Recherche de laisser tomber les étudiants, pouf ! Une polémique autour des prières dans les couloirs des universités est née au Sénat. Comment des étudiant·e·s qui ne vont pas en cours, dans des universités fermées, peuvent prier dans les couloirs ? Honnêtement, je ne sais toujours pas. Serait-ce un gros mensonge pour cacher les suicides réguliers ? Pensez-vous …
Donc, des personnels et des élèves toujours en danger (de mort doit-on le rappeler, si formes graves et comorbidités), mais le plus important, c’était de me rendre hors-la-loi. Parce que je suis une méchante féministe qui veut l’égalité entre les femmes et les hommes et que les filles se reconnaissent aussi dans les histoires et les espaces que je leur enseigne. Pour qu’elles soient des citoyennes conscientes de leur valeur et non pas, juste « des féminins relégués derrière le masculin ».
Judith, professeure dans un collège.
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En tant que média à l’écoute des citoyen·ne·s, L’avertY a proposé mi-février aux 10 autres porteuses et porteurs de projets grenoblois présents sur la phase 2 du concours La Fabrique Aviva, “d’écrire une contribution citoyenne sur votre projet, en partant de l’idée de départ, de raconter l’origine et les valeurs qui vous animent”. Marion Scapin a envoyé sa contribution citoyenne pour le projet “dabba” qu’elle porte en duo avec Caroline Laubertie.
Engagée depuis quelques années dans une démarche de consommation plus responsable, je rencontre Caroline en décembre 2019. Elle est en train de développer un projet pour accompagner les entreprises de la restauration afin de limiter les emballages jetables grâce au réemploi et recherche un associé. Le concept me séduit, et le moment est opportun, car je recherche une aventure entrepreneuriale tournée vers le développement durable. Nos compétences complémentaires et l’envie d’avoir un impact positif sur notre territoire nous réunissent, nous décidons de créer ensemble dabba.
Ce qui nous anime au quotidien chez dabba, c’est de construire une solution performante, qui permette d’avoir un impact direct en réduisant les déchets. Nous souhaitons faire du réemploi un bon moment de plaisir et de convivialité tout en travaillant un maximum avec des partenaires locaux. Enfin, on travaille sérieusement mais sans se prendre au sérieux, chez dabba on rigole beaucoup ! 😉
Nous avons lancé un service de consigne à destination de la restauration à emporter. Le concept : pouvoir prendre son repas dans un emballage consigné et éviter les déchets… tout en se régalant ! Le consommateur peut rapporter son contenant vide dans n’importe quel restaurant qui fait partie du réseau. Depuis Juin 2020, nous avons évité près de 12 000 emballages jetables, et 22 restaurants grenoblois sont partenaires. Afin de faciliter la gestion de la consigne et rendre cette action ludique pour les consommateurs, nous sommes en plein développement d’une application mobile, qui verra le jour dans les prochaines semaines (en veillant à en réduire l’impact carbone).
Faciliter le réemploi, c’est aussi accompagner tous types d’acteurs au-delà de la restauration commerciale : le portage de repas à domicile, la restauration collective (scolaire, d’entreprise), les initiatives de la foodtech ou encore la grande distribution. Nous sommes d’ailleurs en train de développer la première station de lavage dédiée aux contenants alimentaires de toutes sortes (bocaux, bacs gastronomes, plateaux,… en verre, inox, céramique, plastique,…) sur le bassin grenoblois. L’idée est de pouvoir laver des milliers de contenants par jour et d’éviter des montagnes d’emballages jetables (on garde nos massifs montagneux, on supprime le massif déchets !)
Notre ambition est d’assurer une présence sur l’ensemble de l’Auvergne-Rhône-Alpes en construisant un réseau de structures locales solidaires qui mutualisent leurs moyens pour aller plus loin ensemble ! Le service est d’ailleurs en train d’être lancé dans les deux Savoies.
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