📣 « J’ai surement coûté plus de 10.000€ en soins »

Loïc Giaconne a publié sur Facebook son opinion sur le système de soin français, à partir de son cas personnel : une rupture des ligaments croisés. Pour chaque étape de sa convalescence, depuis le jour de l’accident, il a noté ou évalué les coûts de sa remise en forme. Il a accepté que L’avertY reprenne ses propos dans une publication destinée à un plus large public.

Illustration : les documents administratifs de Loïc.

Le prix d’un genou : 7 756,50€.

Même si la convalescence n’est pas encore terminée, j’ai désormais assez de recul pour pouvoir estimer le prix d’un genou, ou plutôt d’une rupture complète du ligament croisé antérieur avec opération et rééducation. J’en suis arrivé à un total approximatif de 7 756,50€.

C’est un montant minimum, car le calcul comprend uniquement tous les soins “normaux” nécessaires après une telle blessure (certaines données sont tirées de moyennes nationales ou des forfaits/tarifs des endroits où j’ai été, ce n’est pas le montant exact que j’ai payé, ou plutôt coûté, mais une approximation) :

– Le secours sur piste et le trajet en ambulance (1128€),
– Les deux hospitalisations (le jour de l’accident puis l’opération deux mois après, 1711,6€ – estimations),
– Les achats en pharmacie (382€),
– La kinésithérapie (1448€, un peu moins d’une centaine de séances – pas encore terminées – estimation basse pour le nombre de séances totales),
– IRM (253,9€),
– RDV avec le chirurgien et l’anesthésiste (210€),
– Radiologie (40€, estimation),
– Arrêt maladie (2 314€, estimation, je n’ai plus le détail des versements),
– Infirmières à domicile (189€, estimation),
– Test isocinétique (80€, estimation).

Sur ce total de 7 756,50€, la part prise en charge par l’Assurance Maladie représente 4 760,63€, celle de la mutuelle 1 313,87€. Le reste se divise entre l’employeur pour une partie de l’arrêt maladie, et l’assurance du Vieux Campeur qui a pris en charge le secours. Pour ma part, je n’ai rien eu à débourser moi-même, si ce n’est avancer certains frais.

Je crois que je n’ai rien oublié en ce qui concerne le genou directement, mais durant l’arrêt maladie, des complications m’ont renvoyé à l’hôpital trois fois (suspicion d’infection, puis de phlébite, puis une labyrinthite m’y a collé deux jours). On peut y rajouter les deux RDV avec l’ORL qui ont suivi la labyrinthite, et également les deux opérations des dents de sagesse de l’été. Autant dire que cette année, j’ai surement coûté plus de 10 000€ en soins…

Peut-être que si on agitait devant nos nez les factures de ce qu’on coûte (je ne sais pas combien a coûté exactement mon opération, ni mes hospitalisations – qui sont pourtant les plus gros postes de dépenses), on se plaindrait moins ensuite quand il faut passer à la caisse pour payer nos impôts. Pour ma part, je vous le dis, cette année je suis content de les payer…

D’ailleurs je vous remercie tous pour votre aide car je n’aurais pas fait tout ça sans vous et votre contribution à notre système de santé. Merci.

Loïc Giaconne

L’avertY est un média participatif sur l’agglomération grenobloise. Chaque mois, il permet aux citoyens de prendre la parole sous la forme d’une contribution citoyenne, comme celle-ci. Vous aussi, prenez la parole pour ré-inventer l’information locale !

Garanties pour chaque publication :
– pas de modifications des textes sans accord de l’auteur, dans l’unique but de rendre l’information plus lisible et compréhensible pour tout le monde.
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📣 « Comment amener une pluralité d’opinions, et de profils ? »

Après discussions avec L’avertY, Marc (Franc-Tireur sur Twitter) a voulu partager sa vision sur le mode de fonctionnement du média. Il exprime ses réserves sur le fonctionnement participatif, et interroge sur la pluralité de son audience.

L’Averty (LavertYgrenoble sur Twitter) est selon sa propre description “un nouveau média web, local et participatif en gestation sur Grenoble et son agglomération”. L’originalité de ce média ayant quelques mois d’existence est de permettre à son lectorat de choisir les sujets traités par un vote. Après la curiosité et l’enthousiasme que cette idée nouvelle m’avait procuré, j’ai été déçu.

Quels sont donc les griefs qui ont provoqué cette déception ? Celui des thèmes abordés par les articles. J’ai le sentiment que les sujets abordés (les migrants, la démocratie locale ou les modes de déplacement) s’adressent à une catégorie spécifique de la population, voir à un segment politique particulier.

Est-ce si étonnant ? Le principe même du choix par vote fait que si seule une “communauté” se saisit de l’opportunité, seuls ses centres d’intérêt seront mis en avant. La conséquence sera que, irrémédiablement, le média ne parlera qu’à cette communauté. Et ce cercle (vicieux) sera l’explication d’un entre-soi ou la pluralité des sujets, mais aussi des lecteurs, sera absente. J’ai aussi fait le reproche à L’avertY de ne proposer que des choix qui agréent à sa “communauté” et, par ainsi, d’encore moins offrir la possibilité de sortir de ce cercle.

Comment en sortir ? Comment amener une pluralité d’opinions, et de profils ? Je l’ignore. C’est en définitive le même écueil que celui rencontré avec les mécanismes de “la démocratie locale”. Si on regarde les bilans (officiels) des Conseils citoyens indépendants (CCI) et des budgets participatifs (BP), on s’aperçoit qu’une énorme part de la population est absente et qu’au contraire une autre est sur-représentée. Ceux qui les utilisent se ressemblent beaucoup et sont peu représentatifs de la population dans sa globalité. Peut-on leur reprocher ? Non évidemment, mais cela reste un problème majeur. En écrivant ce billet, j’ai pris la mesure de la difficulté de l’exercice. Je souhaite à l’Averty de trouver le moyen de s’ouvrir à un panel plus large et plus nombreux de lecteurs car le principe initial (le lecteur choisit par un vote les thèmes abordés) reste une belle idée.

Marc C. alias Franc-Tireur

L’avertY est un média participatif sur l’agglomération grenobloise. Chaque mois, il permet aux citoyens de prendre la parole sous la forme d’une contribution citoyenne, comme celle-ci. Vous aussi, prenez la parole pour ré-inventer l’information locale !

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📣 « Pôle Emploi, j’y allais à reculons »

Agnès (alias “Nyafox” sur Twitter) a posté quelques tweets sur son expérience Pôle Emploi. L’avertY a trouvé son point de vue original et a voulu le mettre en avant. Elle a accepté de rédiger une contribution, ainsi que la publication d’une photo, réalisée cet été au Jardin de Ville.

Agnès, citoyenne grenobloise. Juillet 2018.

Il paraît que c’était mieux avant. Il paraît que dans le bon vieux temps, tout était plus simple, et que le monde ne fait que se complexifier. Il paraît… Dans mon expérience, il y a bien un domaine où j’ai constaté que c’était faux : ma relation avec l’administration française dans le cadre de ma recherche d’emploi.

Parce que si je remonte en arrière, ma dernière expérience avec Pôle Emploi… pfiouuuu. Ça date tellement que ça s’appelait encore l’ANPE et les Assedics. Des Assedics, je me souviens surtout de papiers envoyés au moins deux fois, dont une en recommandé, que j’ai fini, en désespoir de cause, par aller déposer en personne, après qu’on me les ait à nouveau réclamé.

De l’ANPE, je me souviens des locaux sombres. Je me souviens de ce hall étriqué où on patientait en attendant d’être reçu par un conseiller ou une conseillère. Je me souviens de personnes qui semblaient déprimées. De cette conseillère qui avait l’air au bout du rouleau et qui ne savait pas bien quoi me proposer, vu que je n’avais pas beaucoup d’expérience. De ce conseiller que j’avais l’air d’exaspérer parce qu’il ne trouvait pas mon diplôme dans son logiciel (un simple DUT pourtant, qui existait depuis longtemps). Je me rappelle aussi de cette seule offre d’emploi qu’ils m’ont proposé, et qui ne collait tellement pas à mon profil, que la recruteuse qui m’a reçu m’a demandé pourquoi j’étais venu. Voilà. C’était l’ANPE en 2004.

En 2018, ça a beaucoup changé.

À Grenoble, l’agence Pôle Emploi dont je dépends vient de s’installer dans des locaux tout neufs, et très lumineux. Et mine de rien, ça fait déjà moins lugubre. C’est encore un peu en travaux autour d’ailleurs. Au niveau de la paperasse, je ne sais pas si c’est parce que mon précédent employeur est une grosse structure, ou si c’est pour tout le monde pareil, mais tout a été transmis automatiquement. La conseillère Pôle Emploi n’a eu besoin que de trois clics sur son PC pour vérifier que ça ne s’était pas perdu en route.

Au niveau de l’accueil, dès qu’on passe la porte de l’agence, on est reçu par quelqu’un qui nous demande pourquoi on est là (rendez-vous, atelier, recherche), et qui nous oriente. J’ai eu affaire à deux conseillères différentes. Je les ai trouvé à l’écoute et bienveillantes. Pôle emploi a su aussi s’adapter au numérique. Personnellement, je gère ma recherche d’emploi via le site informatique, car ça me simplifie la vie, et j’ai demandé à recevoir les infos par mails. Mais si vous n’êtes pas quelqu’un de “connecté”, vous pouvez gérer par courrier et téléphone. Bref, le service a su s’adapter à ses différents publics, et c’est agréable.

Derrière le côté “plus sympa”, concrètement, est ce que Pôle Emploi m’a été vraiment utile ? Je dirais que oui, dans le sens où les conseillères m’ont transmis plusieurs offres. Elles étaient pertinentes, et correspondaient à mon profil. J’en ai deux ce mois-ci qui ont débouché sur des entretiens, et où je suis en attente de réponse. Rien que là, c’est un progrès indéniable depuis 2004. Et le site web fourmille également de petits outils. J’en utilise un pour m’aider à rédiger mes lettres de motivations, et un autre pour suivre mes candidatures. C’est un peu fouillis pour les retrouver, mais ça a le mérite d’exister.

Bref, Pôle Emploi, j’y allais à reculons, en m’attendant à des formalités administratives aussi rébarbatives qu’inutiles. Et j’ai été très agréablement surprise de voir à quel point ça a changé. En bien. Et ça mérite qu’on le dise. Peut-être que ça dépend des agences. Peut-être que j’ai eu de la chance, et que je suis juste tombé sur les bonnes personnes. Mais en tout cas, ça m’a réconcilié avec Pôle Emploi.

Agnès Cartier-Millon

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