En attendant l’après

Sujet élu le 2 mai avec 53% des votes |103 abonné·e·s

La privation de libertés liée au confinement aura duré en France presque deux mois. Du 17 mars au 11 mai 2020, les citoyen·ne·s de l’agglomération grenobloise ont dû changer leurs habitudes du tout au tout. D’abord en très peu de temps, deux jours après le premier tour des élections municipales (résultats à consulter par ici), puis très progressivement, selon des directives formulées par le gouvernement et relayées au niveau local par les maires. Cette période a-t-elle été l’occasion d’une prise de conscience des citoyen·ne·s pour l’après confinement ? L’avertY a contacté quelques habitant·e·s au hasard des pages blanches (voir méthodologie en fin d’article). Sept d’entre eux ont pris le temps de répondre pour partager un premier bilan de leur confinement.

Luca est étudiant, il a 20 ans et termine à distance sa deuxième année de BTS. Une fin d’année difficile. Il a fallu continuer à suivre le rythme en télétravail sur les mêmes horaires qu’en temps normal, alors qu’il observait pour lui une tendance à se coucher tard, comme “un rythme de vacances”. Ce temps-là, il l’a passé à réfléchir à ce qu’il pourrait faire pour la suite de ses études. Au début du confinement, il avait le choix entre habiter dans son appartement à Grenoble ou chez ses parents à Vaulnaveys-le-Haut. Il a choisi la seconde option. Face à l’ennui, le confinement l’a poussé à cuisiner au quotidien avec sa mère. Un point commun avec Concetta, 45 ans et mère de famille de quatre enfants. Cuisiner s’est conjugué au pluriel, en famille, “surtout avec les plus jeunes”, qui demandent encore aujourd’hui s’ils peuvent participer. Pour le mari et l’aîné de 19 ans, la reprise du travail a été un soulagement. L’école à la maison a permis d’occuper les jeunes. Un peu. Le déconfinement de Concetta ne s’est pas fait sans effort. “Je me suis habitué” au confinement et puis “petit à petit, on a pu faire une petite sortie”. Avec la peur du virus, “ça a été dur aussi de sortir”. Aujourd’hui, la famille veut profiter des sorties “dès qu’il y aura un peu de soleil” et “surtout pour les petits qui sont en demande”.

Bertrand, 65 ans, est vaulnaviard et retraité. Le plus contrariant pour lui c’était de “faire à manger tous les jours pour les enfants”. Deux jeunes adultes de 17 et 18 ans. Le volume du caddie a augmenté en même temps que le lycée et la faculté fermaient. Sa femme a continué de se rendre au travail “dans l’informatique”, sans pouvoir télétravailler. Ce confinement n’était pas un supplice pour Bertrand, “il faisait beau pendant le confinement donc c’était bien”. S’il n’a pas vraiment accroché à la “muscu” proposée par ses enfants, Bertrand s’est occupé du jardin avant l’heure, toujours pour cause de beau temps. Un point commun avec Véronique, Échirolloise. Il a aussi rattrapé ses petits retards de bricolage sur sa maison. Un point commun avec Jean-Louis, Échirollois également retraité.

Stop ou encore ?

Mais y aura-t-il du changement dans la vie des citoyen·ne·s post-confinement ? Si c’est le cas, rien de radical. Quelques réflexions sur la consommation et les pollutions font surface. Véronique, citée plus haut, télétravaille pour la première fois de sa vie. Elle s’est retrouvée confrontée à la frénésie des achats dans les supermarchés au début de la crise. Ces caddies remplis pour rien et ces rayons vides. Aujourd’hui, elle constate qu’en dehors des courses alimentaires essentielles, elle n’éprouve pas “pour l’instant” le besoin d’aller consommer comme avant. Sans savoir si c’est un changement qu’elle appliquera sur le long terme, elle explique que faire les magasins dans les conditions sanitaires actuelles la rebute.

Côté Grenoble, Jacqueline pense qu’il faut faire plus attention à la nature, aux pollutions. Mais ce n’est pas une idée nouvelle pour elle. Elle espère, sans trop de conviction, “que tout le monde réfléchisse à ça”. Jean-Louis, cité plus haut également, s’est livré à quelques “réflexions sur la vie présente et sur l’avenir”, sans toutefois préciser lesquelles. Par téléphone, il n’avait “guère de temps”. Sa voix était joviale, ses mots rassurants et son humeur laissait deviner un optimiste.

Et si rien ne change ?

Un autre citoyen, qui souhaite rester anonyme, ne voit pas les choses de la même façon. Pendant la période, la confiance qu’il avait dans les médias est passée de “faible” à “le plus bas niveau possible”. “Les médias généraux, que je consulte très peu, réagissaient sur l’instant, amplifiaient des bruits”. Sa réquisition à l’hôpital lui a montré une toute autre réalité. Pour lui c’est “une surréaction politique et sanitaire”. Il a observé, amer, un retour des dénonciations, un couvre-feu, des laissez-passer à signer soi-même, des amis arrêtés par des drones. Il ajoute, “ça m’a fait peur, ça m’a beaucoup déçu”.

« Je me dis que beaucoup de choses pourraient changer en bien dans la façon de voir le monde, et je pense que rien ne va changer. » — citoyen anonyme.

Notre anonyme pense “que l’économie va redémarrer, que la consommation reprendra, que les avions continueront à voler”. Dans son sens, Bertrand estime également que la vie “ne va pas changer fondamentalement”. Il est sans doute encore trop tôt pour conclure à une évolution durable dans un sens ou un autre.

Le déconfinement poursuit ses étapes par tranches de 3 semaines. La vie en société reprend prudemment. Le deuxième tour des municipales arrive le 28 juin pour environ 5000 communes en France, dont Grenoble, Fontaine, Échirolles, Eybens, Seyssinet-Pariset, Sassenage, Saint-Paul-de-Varces, Vif, Vizille, Meylan et Saint-Égrève. L’occasion d’analyser une potentielle évolution politique entre les deux tours.

Ludovic Chataing, journaliste web pour L’avertY.

Les mots de la fin

🔹 « On va s’en sortir. Trouver un médicament ou un vaccin, c’est le principal. On va vivre avec. » — Bertrand.
🔹 « S’il y a un deuxième confinement, moi je suis prêt. » — Luca.
🔹 « L’espoir, qu’il soit cultuel, qu’il soit politique. » — Jean-Louis.
🔹 « J’espère que les gens ne vont pas faire n’importe quoi afin que cette pandémie ne revienne pas. Trinquer avec les copains, c’est bien, mais il faut être prudent. J’ai un peu peur de ça. » — Véronique.
🔹 « J’aimerais qu’on trouve les solutions pour que tout ça n’existe plus. Qu’on puisse être libre, de rester enfermée ça a été dur quand même. » — Concetta.
🔹 « Dans mon entourage, je constate que l’ampleur de l’épidémie et de l’événement est bien moindre que ce que j’ai vu dans les médias. J’ai beaucoup de mal à faire le lien entre ce qui vient de se passer, ce qui a été présenté et la véritable situation. » — Anonyme.

Méthodologie de contact des personnes interrogées

Sur la base des pages blanches, L’avertY a contacté par téléphone une quarantaine de citoyen·ne·s au hasard parmi les villes suivantes de la métropole (nombre de tentatives entre parenthèse) : Grenoble (16 tentatives), Échirolles (4), Saint-Martin-d’Hères (3), Fontaine (4), Vaulnaveys-le-Haut (5) et Vizille (4). Les villes ont été choisies arbitrairement dans l’idée de couvrir des secteurs différents en nombre d’habitants. Grenoble la ville centre de la métropole, la première couronne communiste et le secteur de Vaulnaveys, moins citadin. Les personnes contactées, mais absentes, avaient la possibilité de rappeler suite au message laissé sur répondeur.


10€ par mois, c’est bien !
Faire un don ou prendre un abonnement fait vivre l’information de qualité.

En donnant quelques euros chaque mois, les abonné·e·s de L’avertY permettent collectivement le développement du média dans la durée et lui donnent l’occasion de grandir en toute indépendance. C’est le prix à payer pour ne voir aucune publicité, pour ne devoir aucun compte aux élu·e·s politiques pour cause de subventions, et pour pouvoir finalement lire l’information qu’on aime : libre, professionnelle et de qualité.

Palier en cours rempli à 92% (850€ brut par mois, mi-temps au Smic).

Trois façons d’aider L’avertY
1.
Je fais un don ponctuel d’encouragement.
2.
Je prends un abonnement sur la durée, à prix libre.
3. Je fais découvrir le média à d’autres personnes intéressées.

📣 « Ma crainte de faire passer le virus à la personne âgée de 85 ans »

Monica a d’abord réagi au tweet d’appel à témoignages concernant le confinement contre le coronavirus. Relancée par L’avertY, elle a ensuite raconté sa nouvelle journée type de travail auprès d’une personne âgée, “chez qui j’interviens 21 h par semaine, soit trois jours”.

Mercredi, je pars en voiture de SMH [Saint-Martin-d’Hères] pour Grenoble, près de la gare. D’habitude, je fais le trajet en vélo mais le stationnement étant gratuit, merci M. Piolle, j’en profite. D’autant plus que le peu de véhicules n’empêche pas les accidents. Témoin, ma collègue qui, rentrant en vélo du travail, s’est faite renversée par une voiture en tort. 45 jours de “repos” forcé chez elle et trois fractures du bassin.

Bref, je dilue la béchamel pour éviter de penser au pire. Celui-ci étant de refiler mes microbes et autres virus potentiels à la personne chez qui je vais. Je prends le relai à 10 h d’une collègue. Là, je me lave les mains, enfile un masque chirurgical. Ma toubib m’en a donné deux après que je lui ai expliqué mon métier et surtout ma crainte de faire passer le virus à la personne âgée (85 ans) et à risque (problème de poumons). Au passage, elle m’a expliqué que les gants n’étaient pas utiles, le masque si. Mais j’ai eu en prime, la “recette” pour conserver ces masques : alterner journellement les deux masques et les passer au sèche-cheveux très chaud au retour du travail. La chaleur extrême détruirait le virus*. Mais aucun masque à la vente en pharmacie pour nous les aides à domicile.

Donc, de 10 h à 17 h 30, je vais rester avec la dame auprès de qui je travaille. Je vais alterner les occupations très courtes (la dame a une maladie neurodégénérative) : préparer le repas, ranger, noter, parler, servir le repas, accompagner aux toilettes, regarder les infos à la télé, rester à côté d’elle sur le canapé mis en position allongé, faire la lecture, chanter, faire lire. Les jeux sont devenus trop compliqués… Prendre le goûter, faire boire, et expliquer une fois l’heure venue, que je dois partir. Non, je ne l’abandonne pas !

Faire rire, dédramatiser, dire des bêtises, faire des grimaces, etc. Tout cela pour que la dame ne se rende compte de rien. Sortir aussi, un peu, quelques minutes dans le square, tout en ayant au préalable fait mettre les gants, l’écharpe pour le vent, pris les lunettes de soleil, mis la crème sur le visage, pulvérisé les gouttes pour nettoyer le nez, fait prendre ses gouttes homéopathiques. En ai-je oublié ? Et puis surtout être vigilante pour deux, pour que ce fichu virus ne nous touche pas !

En fin de semaine, courses pour ma maman, 88 ans. Le lendemain, samedi, courses pour moi, attente dans la file dehors. Épuisée… Dimanche, repas avec ma mother, vite fait, puis retour chez moi. J’ai l’impression d’avoir dormi tout le week-end.

Car j’ignore si je suis porteuse ou pas du virus. Pas de dépistage à mon niveau. Très peu de dépistages à Grenoble, 70 par jour ?

La semaine dernière j’ai été en mode stress permanent. Du coup, épuisement, respiration saccadée, hypoglycémies, stress…

Cette semaine 2 du confinement, je me sens mieux. Ma toubib m’a rassurée. Je repars, plus sereine. Je me demande qui je pourrais aider autour de moi.

Voilà mon ressenti et mon expérience. Je suis accompagnante éducative et sociale et travaille auprès de personnes âgées depuis plus de 10 ans.

Monica

* Lire ces articles sur la réutilisation de masques :
Masques en tissu : qui peut s’en servir ? (Ça m’intéresse)
Peut-on réutiliser un masque si on le fait chauffer suffisamment ? (Médiacités)

Les autres contributions sur le confinement :
📣 « Si l’enfer c’est l’époque vous n’êtes que Pluton et non Jupiter »
📣 « En cinq jours les enfants ne sont sortis qu’une fois »
📣 « C’est peut-être comme ça que se met en place un système totalitaire »

L’avertY est un média participatif sur l’agglomération grenobloise. Chaque mois, il permet aux citoyen·ne·s de prendre la parole sous la forme d’une contribution par écrit, comme celle-ci. Toi aussi, prends la parole pour ré-inventer l’information locale !

Garanties pour chaque publication :
– pas de modifications des textes sans accord de l’auteur, dans l’unique but de rendre l’information plus lisible et compréhensible pour tout le monde.
– publiée avec la même attention que les autres contributeurs.
– correction des fautes d’orthographe.
– aide à l’écriture possible.

Mail de contact : ludovic.chataing@laverty.fr

Faire un don ou prendre un abonnement fait vivre l’information de qualité.

En donnant quelques euros chaque mois, les abonné·e·s de L’avertY permettent collectivement le développement du média dans la durée, et donnent l’occasion au média de grandir en toute indépendance. C’est le prix à payer pour ne voir aucune publicité, pour ne devoir aucun compte aux élu·e·s politiques pour cause de subventions, et pour pouvoir finalement lire l’information qu’on aime : libre, professionnelle et de qualité.

Palier en cours à 94% : 850€ brut par mois (mi-temps au Smic).

Trois façons d’aider L’avertY
1.
Je fais un don ponctuel d’encouragement.
2.
Je prends un abonnement sur la durée, à prix libre.
3. Je fais découvrir le média à d’autres personnes intéressées.

📣 « C’est peut-être comme ça que se met en place un système totalitaire »

Chloé Mayere participe aux témoignages du confinement grenoblois concernant le coronavirus. Un texte livré avec “des ressentis un peu emballés” qui “changeront certainement au cours des semaines”.

Ici, la vie confinée est un peu mitigée. Il y a le télétravail, des réunions par visio, rédiger mon article scientifique. Ça, ça va… ça tourne plus ou moins. Et ça permet de s’occuper l’esprit pour tenter de ne pas péter un plomb en restant à l’intérieur. Je suis plus ou moins sujette à la dépression hivernale… et le printemps est habituellement une période de libération, un moment où je revis. Là, le printemps, il nous nargue avec son attirail de ciel bleu, boutons, bourgeons, petites feuilles d’un vert frais, oiseaux chantant, fleurs, etc, etc, etc. Le tout inaccessible. Et c’est dur. Et j’ai peur que ça dure.

Au début, il y a eu une sorte de renoncement, d’acceptation, d’excitation même. J’ai lu les projections, les modélisations, les chiffres, les rapports. J’ai trouvé ça grave flippant. Des millions mourront si on ne fait rien, des jeunes aussi. Je me suis confinée résignée. J’ai ri des mèmes circulants sur Internet, j’ai fait du sport à la con sur une vidéo de fitness, la voisine du dessous a dû nous détester. J’ai eu des nouvelles de pas mal de gens dont je n’avais pas de nouvelles depuis un moment. J’ai applaudi les soignants à 20h, et même fait un bide en essayant de chanter à la fenêtre avec ma compagne.

Pour m’occuper : musique, guitare, chant, un peu de violon. Lecture, séries, films. Cuisine aussi. C’est positif finalement tout ça hein…

Mais, malheureusement, il y a angoisse et colère. Là depuis le début, mais en proportions croissantes et inversement proportionnelles à ma “positive attitude”…

Car voilà, l’extérieur vers lequel j’aime me tourner est d’un coup devenu une angoissante réalité, quasi virtuelle, qu’on ne peut plus sentir, mais que l’on n’observe plus qu’au travers d’un prisme anxiogène, mélangeant annonces médiatiques et politiques, chiffres, réseaux sociaux, chaînes WhatsApp et absence d’êtres humains dans les quelques rues que je vois par la fenêtre. Angoisse, car je ne sais plus vraiment quoi penser de tout ça. À quel point sommes-nous dans une réaction surtout dirigée par de la panique, par quelque chose de morbide même ? Les collapsos jubilent, et on peut sentir comme une excitation, une exaltation face à la catastrophe…

Une question. Comment aurions-nous réagi avec des compteurs de cartes à points rouges et courbes exponentielles la première quinzaine d’août 2003, par exemple ? (15 000 morts en France, 20 000 en Italie, urgences débordées, mêmes tranches d’âge, mêmes proportions, pas de virus. Principal problème l’impréparation des structures d’accueil… ). Je trouve hyper flippant que l’on puisse d’un coup renoncer à quasi toutes nos libertés tant chéries pour lutter contre quelque chose qui était prévisible, et qui ne serait pas si méchant que ça si l’on avait daigné se préparer.

Je trouve flippant aussi les discours manichéens que je vois sur les réseaux sociaux à propos de ceux qui sortent faire leur joggings ou se promener. Véran et compagnie auront beau le clamer autant qu’ils le veulent, non ils ne transmettent rien s’ils sont seuls et prudents. Les risques seraient encore minimisés avec le port d’un masque, même fait maison. Et non, les gens ne se sentiraient pas tout puissants avec des masques si on les éduquait préalablement. L’infantilisation, aussi souvent associée à ces discours, me fait frémir.

J’ai peur encore, car en fait c’est peut-être un peu comme ça que se met en place un système totalitaire… En l’espace de quelques jours, un discours martial, un ennemi commun, et voilà, on y est. On s’enferme, on est presque prêts à se dénoncer les uns les autres. Certains en voudraient même plus… Lorsque je sors, j’ai peur. Peur d’être montrée du doigt, et peur car l’extérieur n’est plus chez nous. Hier près du Parc Paul Mistral un homme m’a suivi jusqu’à ma porte. J’ai été con, j’aurai dû lui tousser dessus. Et puis merde aussi, j’aurai pas dû sortir aussi. #restecheztoi.

Et là arrive la colère. La colère contre l’idéologie du profit, et du toujours plus pour moins, qui nous a amenée là : à observer, impuissants, notre système de santé et ses soignants harassés, épuisés se prendre un véritable uppercut par un nabot hargneux. Un système de soins qui réclame à boire et à manger dans le désert depuis des années. La colère contre la mauvaise foi et les contrevérités assenées par nos dirigeants, incapables d’assumer leurs responsabilités. Le risque pandémique nous pend au nez depuis… toujours. La colère contre soi, la fainéantise de ne pas avoir lutté plus, anticipé plus. De n’avoir fait que me plaindre sans agir vraiment, sans m’engager suffisamment.

Au moins là, on voit ce pour quoi il faut se battre. Pas contre un virus non, lui il passera et il est juste là, car nous sommes là. Mais se battre contre la connerie, l’idéologie, l’enfermement, le repli, l’ignorance, l’accumulation, la concentration des profits, du pouvoir, des savoirs et des moyens. Et se battre pour nos marchés, nos bals, nos bars, nos musées, nos cinés, nos restos, nos théâtres, nos bibliothèques, nos écoles, nos universités, nos centres d’accueil, nos concerts… Tous ces trucs pas essentiels qu’on s’empresse de fermer… Il faut se battre enfin pour notre santé commune. La sécu, les hôpitaux, mais surtout la planète…

Bref, hasta la revolución ! En attendant #RestonsChezNousPourEviterQueCeSoitPire et #SurtoutSoyonsResponsables

Chloé Mayere

Les autres contributions sur le confinement :
📣 « Si l’enfer c’est l’époque vous n’êtes que Pluton et non Jupiter »
📣 « En cinq jours les enfants ne sont sortis qu’une fois »
📣 « Ma crainte de faire passer le virus à la personne âgée de 85 ans »

L’avertY est un média participatif sur l’agglomération grenobloise. Chaque mois, il permet aux citoyen·ne·s de prendre la parole sous la forme d’une contribution par écrit, comme celle-ci. Toi aussi, prends la parole pour ré-inventer l’information locale !

Garanties pour chaque publication :
– pas de modifications des textes sans accord de l’auteur, dans l’unique but de rendre l’information plus lisible et compréhensible pour tout le monde.
– publiée avec la même attention que les autres contributeurs.
– correction des fautes d’orthographe.
– aide à l’écriture possible.

Mail de contact : ludovic.chataing@laverty.fr

Faire un don ou prendre un abonnement fait vivre l’information de qualité.

En donnant quelques euros chaque mois, les abonné·e·s de L’avertY permettent collectivement le développement du média dans la durée, et donnent l’occasion au média de grandir en toute indépendance. C’est le prix à payer pour ne voir aucune publicité, pour ne devoir aucun compte aux élu·e·s politiques pour cause de subventions, et pour pouvoir finalement lire l’information qu’on aime : libre, professionnelle et de qualité.

Palier en cours à 94% : 850€ brut par mois (mi-temps au Smic).

Trois façons d’aider L’avertY
1. Je fais un don ponctuel d’encouragement.
2. Je prends un abonnement sur la durée, à prix libre.
3. Je fais découvrir le média à d’autres personnes intéressées.